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L’unité de trafic (U.T.) c.-à-d. l’indication des charges transportées sur une distance donnée demeure l’indicateur de performance par excellence d’une société de chemins de fer. C’est dire que l’activité ferroviaire doit concourir à la production des U.T. Pour y arriver, la Direction Générale a mis toutes les batteries en marche pour que cette activité soit de plus en productrice desdites unités.

 Dans son message des félicitations aux cheminots, en date du 1er septembre courant, la direction générale s’est attardée sur trois questions à savoir : D’où venons- nous ?, où en sommes- nous ? où allons- nous ? Tout en y répondant, la Direction Générale félicite les cheminots pour les résultats  palpables ci-après : De 18.500.464 UT en juillet 2020, soit 90% des objectifs, le tableau affiche 20.563.782 UT soit 96 % des objectifs fixés pour le mois d’aout 2020. Contre une moyenne mensuelle de 10 millions d’unités de trafic réalisées au premier semestre 2020, y compris ceux de l’Activité voyageurs.

 Cependant, les résultats accomplis en juillet et aout concernent rien que le trafic marchandises, la circulation des trains courriers étant en veilleuse depuis mars 2020 suite aux mesures barrières édictées dans le cadre de l’Etat d’urgence sanitaire.

Ces trois interrogations du reste légitimes formulées par la Direction générale, nous inspirent une quatrième, à laquelle nous tenterons d’apporter des éléments de réponse. A savoir : Comment en sommes- nous arrivés là ?

De prime abord, notons qu’à l’instar d’un train en circulation, qui est muni d’une feuille de marche, la DG a eu l’ingénieuse idée de se fixer une feuille de route qui sous-tend, à nos yeux, toutes ses actions de derniers soixante-quatre jours, celles d’aujourd’hui et de demain, dans un espace temporel donné.

En effet, la réalisation des performances évoquées ci avant entre en droite ligne des objectifs fixés le 31 juillet 2020 par la DG dans la feuille de route 2ème  semestre 2020. Objectifs ambitieux mais réalistes. Cinq au total, à savoir :

Primo : Augmenter les recettes par la reprise du trafic import-export et la consolidation du trafic intérieur.

Secundo : Rationaliser l’utilisation des moyens de production disponibles actuellement.

Tertio : Renforcer la rigueur dans la gestion et réduire les charges d’exploitations.

Quarto : Renforcer les capacités des ressources humaines et maintenir un climat social serein au sein de l’entreprise.

Quinto : Renforcer la sécurité juridique de l’entreprise.

Voyons, de notre point de vue,  comment la réalisation de chacun des objectifs de la feuille de route cités ci-haut a conduit aux résultats sus vantés. 

Augmenter les recettes par la reprise du trafic import-export et la consolidation du trafic intérieur.

Pour atteindre cet objectif, il a fallu des moyens logistiques et humains, ainsi que de nouvelles manières de travailler.

De la mise en place d’une nouvelle organisation c.-à-d. des nouvelles méthodes de travail, à la rigueur et la discipline dans l’accomplissement des taches quotidiennes, la malfaçon et les antis valeurs étant combattues et à combattre.

On peut citer la disponibilité des wagons et leur utilisation rationnelle. La rotation rapide de ce matériel de traction garantit sa rentabilisation. L’acheminement régulier, sécurisé des frets à destination renforce la confiance de la clientèle vis-à-vis de son transporteur de surface. De la satisfaction de la clientèle découle l’augmentation des charges à transporter, et de ce transport dépend l’accroissement des unités de trafic, et par ricochet les recettes dont la SNCC a grandement besoin pour faire face aux multiples défis.

En guise de nouveau modus operandi, on cite le marketing de proximité qui veut que l’on se rapproche du client de manière à identifier ses besoins et envisager les voies et moyens de les satisfaire. Aussi, le Département en charge du Marketing et Business Development (DMARK) est- il doté de moyen de mobilité en permanence pour organiser des visites clientèles et même des journées clientèle. C’est du commercial debout. En même temps, la Division de la Communication a été mise à contribution pour réaliser un entretien sur le thème ‘’comment la SNCC sa s’organise–t-elle pour rencontrer les besoins de sa clientèle et les satisfaire ?’’. Cet entretien radio et télédiffusé a eu un impact certain ; la clientèle en particulier et l’opinion en général  savent que désormais  la SNCC sa s’organise de mieux en mieux pour satisfaire ceux qui lui confient la charge à transporter vers toutes les destinations sur son réseau intérieur et vers les réseaux voisins. Avec les mêmes locomotives, les mêmes wagons, la même voie, comment la SNCC sa peut–elle engranger aujourd’hui des résultats que tout le monde salue, à commencer par les cheminots. Ce qui a changé, c’est le leadership, le management. L’accent est mis sur le caractère commercial de l‘entreprise, sur la rentabilité des opérations. Actuellement, la DG a autorisé, ce qui était jadis l’apanage de certains privilégiés,  le transport en port dû ou port à percevoir à destination en charge complète et en charge incomplète (messagerie avec un minimum de cinq tonnes), au départ des gares et ports ouverts au trafic, à destination des gares et ports ci-après : Lubumbashi, Likasi, Fungurume, Kolwezi, Kamina, Mwene ditu, Kananga, Kongolo, Kindu, Kalemie, Bukavu, Goma, Kisangani.

D’aucuns savent à quel point, une telle acceptation au transport des marchandises sous le régime pré rappelé a permis de booster le niveau de tonnage de fret transporté. Ce qui éviterait le chômage des wagons tout en répondant aux attentes de la clientèle de chemin de fer. Celle-ci  salue de deux  mains cette initiative du ‘’premier agent commercial’’ de l’entreprise à savoir le Directeur Général.

S’agissant du trafic import et export, à présent, le commercial et le marketing réfléchissent sur les voies et moyens d’attirer les opérateurs économiques à utiliser le chemin de fer plutôt que la route, au départ du port de Dar es salaam. Des contacts sont pris à cet effet à Lubumbashi avec le TPA (Tanzania ports authority), organisme chargé de gérer ce grand port sur l’océan indien.

 

Par ailleurs, Ilebo a retenu l’attention de la direction générale, parce que cette coordination gère le port. Pas seulement. Il s’y observe une activité qui va crescendo avec le trafic de ciment ex Kinshasa. La production à ce point de vente a augmenté avec l’appui des moyens logistiques mis à disposition à savoir des wagons et une locomotive de manœuvre.

 Le directeur de la Région Nord  a été dépêché sur place pour assurer un suivi de cette activité qui rapporte à la SNCC des revenus substantiels.

Autre objectif de la feuille de route, c’est rationaliser l’utilisation des moyens de production disponibles actuellement.

On observe la rapidité avec laquelle les wagons sont mis à la disposition des clients et l’acheminement tout aussi rapide des convois dont le parcours est amélioré en termes de durée et de sécurité. Exemple, d’ici Mwene ditu, le train fait 2 -3 jours au lieu de 7. Ce qui implique l’augmentation du rythme de rotation des wagons, gage de leur utilisation rationnelle, avec rentabilité.

Jadis, traiter avec la SNCC équivalait à un parcours de combattant. Aussi, les clients étaient-ils livrés aux tracasseries des services de l’Etat. Ceux -ci, non seulement proliféraient en nombre dans les gares et ports, mais aussi avaient le culot de percevoir des taxes et autres jetons au grand dam des clients de la SNCC.

Là aussi, la nouvelle DG a mis de l’ordre. le DCOA  a d’abord  pris langue avec les préposés desdits services pour les rappeler à l’ordre, avant de se fendre de l’avis au public nr 04 /SNCC/2020 du 6 aout 2020. A titre de rappel, cet avis  limite à 4, les services de l’Etat habilités à exercer dans les installations de la SNCC. Il s’agit de : DGDA, OCC, DGM et Service d’hygiène publique.

En outre, l’activation des relations de partenariat avec certains grands clients tels que la Gécamines, la MIBA ou TFM a permis de consolider le portefeuille clientèle. Ce qui favorise une certaine rationalité dans l’utilisation des ressources. D’une part, la DG de la SNCC et celle de la GCM se sont rencontrées en juillet dernier pour améliorer leur partenariat qui remonte à plusieurs décennies. D’autre part, la MIBA a vu sa cargaison de 27 containers longtemps abandonnée au STVD, être acheminée à MDT en un laps de temps. Ceci au lendemain des pourparlers que le Directeur Général de la  SNCC et son collègue de la MIBA ont eus  à Lubumbashi. Cette cargaison contenait pourtant des articles importants à savoir des éléments et sous ensembles d’une usine à kimberlite acquise par la Minière de Bakwanga en chine.

Troisième objectif de la feuille de route : renforcer la rigueur dans la gestion et réduire les charges d’exploitations.

Les cheminots ont été invités à mettre du sérieux dans ce qu’ils font chaque jour, à concourir à la réduction des couts, en évitant la malfaçon, le gaspillage des ressources : lubrifiants, véhicules, carburant, courant électrique, eau courante…

L’omniprésence du DG ou de son ‘’ ombre’’ ainsi que le suivi sur terrain ont fini par remettre les cheminots au pas.

La DG a rappelé par sa note de service nr 097 du 16 juillet à tout un chacun des agents l’obligation de se rassurer  que la lumière de son bureau est bel et bien éteinte avant de quitter le bureau. Ceci permet d’éviter le gaspillage du courant électrique qui alourdit la facture y relative, au lieu de réduire le coût de consommation de l’énergie électrique distribuée par la SNEL.

Cela étant, les Services Généraux et le Génie Civil veilleront au coulage inutile de l’eau  des robinets. Pour éviter la dépendance vis-à-vis de la REGIDESO, un puits a été foré dans les installations de la Direction générale.

Le recouvrement des créances dues à la SNCC par certains locataires des maisons, bâtiments et autres biens est également à l’ordre du jour. Ceci permet à l’entreprise de renforcer la rigueur dans la gestion de son patrimoine.

Toujours sous ce chapitre de la rigueur dans la gestion, on peut épingler aussi  la décision de la DG  de voir, à dater du 1er aout 2020, chaque agent se prendre en charge en ce qui concerne le loyer. Le rôle de la Société se limitant à payer, pour ceux qui en ont le droit, l’indemnité de logement correspondante sur fiche de paie. Par impératif d’éviter toute forme de discrimination et de traiter tous les travailleurs en bon père de famille, la DG a pris cette décision. Rigueur dans la gestion oblige.

S’agissant de la réduction des couts, on note le fait que les nouveaux mandataires se sont fait violence en décidant d’utiliser leurs propres véhicules et leurs propres chauffeurs, au lieu d’ordonner l’achat de nouvelles jeeps ou de recourir à la location quoique temporaire. Ce qui serait prohibitif au regard de la situation financière de l’entreprise. Un exemple de rigueur vis-à-vis d’eux-mêmes.

Le Département des approvisionnements (DAP) et d’autres services ont été appelés dernièrement à réfléchir sur les voies et moyens de rationaliser les achats pour le compte de l’entreprise. Objectif : éviter que ‘’tout le monde achète n’importe quoi.’’

Il nous revient de constater un regain d’activités dans le chef de la Police de sureté ferroviaire (PSF) qui ne cesse d’annoncer l’arrestation des inciviques ou autres fraudeurs. Telles la saisie d’un camion qui transportait des mitrailles frauduleusement sorties des installations, et celle d’un lot des chanvres et drogues transportés clandestinement par train, pour ne citer que ces deux cas.

Point n’est besoin de souligner les enquêtes que la DG a décidé de lancer pour tirer au clair certaines situations anormales par exemple celle relative à la gestion du dossier de location de l’ancienne Ecole primaire Maramba, ‘’gestion qui n’a pas été de nature à sauvegarder les intérêts de la société’’. Enquêtes confiées à la PSF et au Département de l’audit interne (DAI).

Quatrième objectif de la feuille de route : renforcer les capacités des ressources humaines et maintenir un climat social serein au sein de l’entreprise.

La DG a fait de la réalisation de cet objectif son cheval de bataille tant il s’agit d’un facteur de production et pas le moindre à savoir les ressources humaines. En dépit du fait que la moyenne d’âge des effectifs en place est de 59 ans, priorité est accordée à la motivation du personnel grâce auquel la SNCC engrange des résultats qui font sa fierté. Aussi, la DG a pris la résolution d’honorer son engagement de garantir une politique de rétribution positive des sacrifices des uns et des autres pour le bien être commun. Chaque agent s’est vu allouer  un bonus de   100.000 FC (cent mille francs congolais) sur sa dernière fiche de paie.

Forte de l’intérêt qu’elle attache aux cheminots, la Direction Générale a instauré un dialogue qu’elle  se fait fort d’entretenir avec les cadres et les agents par ricochet. Partout où ils passent, et chaque fois que l’occasion leur est donnée, le DG et aussi le DGA ne manquent pas de ‘’parler’’ aux cheminots dont ils ont réussi à galvaniser le moral face au défi de redressement de l’entreprise. Ensemble, nous réussirons. Cela signifie, réussir avec les cheminots, tous et chacun, oui nous pouvons.  Oui, la DG est ‘’disposée à toujours être aux côtés des cheminots’’. C’est un honneur, et à la fois  un privilège de voir, d’entendre le Directeur Général parler avec et au sujet de ses collègues cheminots. Avec qui, elle entend remettre la SNCC sur’’ le podium des champions en matière de transport de surface’’, la réanimer, la faire revenir lentement mais sûrement à la vie. C’est tout un credo. Avouons-le.

Un fait apparemment anodin qui entre en ligne de compte du dialogue avec les cheminots, mais cette fois- ci avec les cadres de direction, c’est la création du groupe whatsapp dénommé ‘’Forum SNCC’’. Ce forum se veut un espace d’échanges sur la ‘’chose ferroviaire’’. Dieu seul sait combien ce support permet de véhiculer l’information, la vraie, sur la marche de l’entreprise. En temps réel ou presque.  Et d’éviter les rumeurs. Il est fort souhaitable que le journal Njanja vienne compléter cet espace d’échange entre les cheminots. Et le site www.snccca.com ouvrir de nouveaux horizons à la SNCC, ‘’new look’’.

Et pour que personne ne manque à l’appel, la Direction Générale a décrété le retour à l’unité des agents mis à la disposition de service du personnel pour raisons diverses. Présentement, soixante et un (61)  agents dont dix-neuf  (19)directeurs, vingt-cinq (25) Maitrise & Cadres  et dix-sept (17) d’Exécution  ont repris le chemin de travail, non pour signer la liste de présence au personnel, mais désormais pour retourner à leurs unités respectives , et apporter ainsi par le travail effectif, leur pierre à l’édifice. Ceci permet de renforcer la capacité des RH.

Tout est parti d’un constat cinglant: pratique en violation des instructions en matière de gestion du personnel, carence des techniciens dans les unités ; main d’œuvre non utilisée percevant le salaire sans contrepartie de travail. Bref, réduction drastique de la capacité     des RH.

Pour y remédier, la DG a ordonné le respect strict des instructions en la matière et la proscription de cette pratique. Sauf cas des agents déclarés inaptes à leurs anciennes fonctions par le service médical, en attente de reclassement ou de résiliation de contrat ; sauf cas des déserteurs et des agents en interdiction de service en attente de clôture de dossier disciplinaire. Ceci contribue à la paix sociale. il permet aussi de renforcer en nombre et en qualité la capacité des RH. Voire il  booste le taux de rendement du personnel qui jadis était    de 1.1.

Toujours sur ce chapitre, il ya lieu de souligner l’importance que la DG attache à la formation des agents anciens et nouveaux. A titre d’illustration,  le séminaire que le DOF vient d’organiser à Lubumbashi au profit de 10 jeunes ingénieurs.

Les relations entre l’employeur et le syndicat ont fait l’objet de l’agenda de la nouvelle Direction générale. Le DG et le DGA ont visité le local syndical sur avenue Mwepu. Rare visite du genre effectuée en l’espace d’une décennie et qui a permis un échange avec le bureau de la délégation syndicale nationale, échange porteur d’espoir pour les cheminots. Cela ne participe-t-il pas de la promotion de la paix sociale ou de la sérénité du climat social ? 

Enfin, cinquième objectif de la feuille de route : renforcer la sécurité juridique de l’entreprise.

Ici, le défi à relever consiste en la protection juridique du patrimoine de la SNCC. Pour ce faire, Il y a lieu de hâter le vote et la promulgation des textes de loi sur l’immunisation du patrimoine des entreprises publiques dans le cadre du droit OHADA.

Pour terminer, disons que la feuille de route de la DG est encore d’actualité, tant le chemin à parcourir est circonscrit jusqu’en décembre 2020. D’autres actions seront initiées, d’ici là, pour réaliser davantage les cinq objectifs dont nous avons parlés. Pour l’heure, le constat est que la SNCC, ce malade grabataire d’hier, se remet petit à petit sur le rail. Avec la volonté de tous. Si cette entreprise de transport multimodal était cotée à la bourse, sa cotation afficherait un ‘’jump’’ remarquable. Chapeau bas, à la Direction générale. Vive les cheminots !

Fait à Lubumbashi, le 2 septembre 2020.

LINO MUMPEKO

DCOM ai